Petit guide des pronoms
Être non-binaire, cela signifie ne s’identifier ni exclusivement comme homme, ni exclusivement comme femme. Il y a plusieurs possibilités : certaines personnes sont en dehors de l’axe homme-femme (ce qui peut être illustré par un troisième ou quatrième genre, par exemple), d’autres sont un mélange des deux, alors que d’autres sont agenres (c’est-à-dire que ces personnes ne s’associent à aucun genre). D’autres encore peuvent être fluides dans leur identité de genre et donc s’identifier davantage à un genre à un moment puis à un autre genre à une autre moment.
Il faut savoir que cette liste n’est pas exhaustive. Pour certaines personnes, le genre est créatif, c’est donc à toi de voir ce que tu en fais!
Tu as certainement remarqué que la langue française est très genrée. Tout est soit féminin, soit masculin. Alors que fait-on pour désigner les personnes non-binaires qui n’utilisent pas les pronoms il/elle, ou pour s’exprimer de façon inclusive tout simplement?
Notre premier conseil, ce serait d’utiliser des néologismes. Des quoi? Des néologismes! Ce sont de nouveaux mots qui sont créés pour refléter certaines réalités, mettre l’accent sur certains éléments, etc. Il y a plein de raisons pour les néologismes! Si ça t’intéresse, va voir l’article de l’Office québécois de la langue française sur le sujet.
Pour certaines personnes non binaires, une préférence est donc accordée aux pronoms issus de néologismes. Le plus populaire d’entre eux est « iel » (orthographe alternative : ielle ou yel), mais pour certaines personnes, ça se rapproche trop, , de il/elle. D’autres pronoms possibles sont donc : al, ol, olle, ul, ulle, ael, æl, aël, ille, i, im. Pour d’autres personnes, il est préférable d’utiliser leur prénom au lieu de n’importe quel pronom. Une chose est certaine : le choix des pronoms est personnel et ne revient qu’à toi.
Enfin, que tu t’adresses à un groupe de personnes ou à une personne dont tu ne connais pas l’identité de genre, la meilleure solution est toujours de rester neutre. Il y a plusieurs mots qui le sont déjà comme “élève” et “bibliothécaire”, “magnifique” et “splendide”. Dans les autres cas, on peut par exemple dire « la communauté étudiante » plutôt que « les étudiants et étudiantes ». D’autres fois, le truc est d’inverser la phrase ou de jouer avec l’ordre des mots. On appelle cela la rédaction épicène : c’est ce que nous utilisons chez Interligne, afin de prendre en compte les réalités de toutes les personnes, quelle que soit leur identité de genre.
On peut aussi utiliser la rédaction abrégée comme ceci : les étudiant·e·s. Ici, tu remarqueras qu’on a utilisé le point médian, parce qu’il ne donne pas l’impression de hiérarchiser les genres et que, contrairement au point, à la barre oblique ou à la parenthèse, il n’a pas de fonction dans la langue française. À l’heure actuelle, la rédaction abrégée donne toutefois des difficultés aux personnes qui utilisent un lecteur d’écran, c’est-à-dire les personnes aveugles, malvoyantes, dyslexiques et dyspraxiques. On peut donc se questionner à savoir si elle est vraiment inclusive. Mais en portant une attention particulière à notre façon de s’exprimer, on se rapproche d’une inclusion pour toustes (ça, c’est un néologisme pour remplacer « tous et toutes »)!
Ce qui est essentiel de garder en tête, c’est qu’il n’y a pas de bonnes réponses, mais qu’il est essentiel de respecter le choix de chaque personne. Pour ce faire, il est nécessaire de mettre en place des pratiques pour éviter de supposer les pronoms des gens. On peut, par exemple, insérer les pronoms que l’on privilégie dans sa signature de courriel et, lors d’une réunion ou d’un événement, on peut demander à chaque personne de préciser les pronoms utilisés… puis s’excuser si l’on se trompe!
Pour plus d’informations :